Calvaire

28 piges de galères J'écris, toujours à cœur ouvert [Couplet 1] Jugé responsable depuis le bac à sable, il me semble Qu'on m'a humilié dans les grands ensembles Usé par cette vie qui est fade L'humeur est comme le temps, maussade Et mes sourires ne sont qu'une façade Les fantômes du passé reviennent sans cesse Comme les poings d'un flic que la juge transforme en caresses C'est R.A.S, ailleurs t'es un voleur t'es amputé Ici t'es un voleur t'es député Répondre aux quotas, les contrôles à répétitions Pendant qu'ils vident les caisses de l'Etat Je paye l'addition, aucune sanction Pour ceux qui briguent un quinquennat Comme les parachutes dorés pour le patronat Mais moi quoi, je n'lève pas la patte Je n'pisse pas assis, alors y a les soucis Un début de calvitie, mais que dit le récit Au diable les indécis, trouve-toi un raccourci Ce qui tue pas t'endurcit [Refrain (*2)] J'écris à cœur ouvert car ce monde me dévore J'y raconte mes angoisses sans m'acharner sur mon sort Et puis du mépris, voilà c'qu'il en ressort Non j'vais pas te mentir, c'est c'qui me rend plus fort [Couplet 2] Et les cauchemars sont bien au rendez-vous A en parler j'en tremble, depuis que j'ai perdu l'un de mes membres Cette vie n'a plus de sens, tout devient obscur Et puis une odeur d'essence, c'est tout c'que ça procure Désolant, l'envie d'me tailler les veines ou de faire un nœud coulant Sauter dans le vide sans élan, je l'sais c'est violent Mais bon qui ça étonne Le poids de ton fardeau pèse une tonne C'est pas la Marseillaise que je chantonne Loin d'là, tous les quinze du mois Le porte-monnaie est fébrile Je dois serrer la ceinture jusqu'au nombril Et que dire de ma situation, elle est précaire Et à l'heure où je te parle je suis interdit bancaire Que la fumette et l'alcool me soulagent autant qu'ça m'écorche Que mes meilleurs amis ne sont pas mes poches Bref, que ma peur à moi c'est de devenir SDF Quand y en a d'autres c'est de payer l'ISF [Refrain] [Couplet 3] La justice est un système mesquin qui m'esquinte Avancer avec mes craintes, sortir de ce labyrinthe Résultat des courses, mon cœur est moulé dans l'argile Forger mon opinion sur des bases fragiles Ma jungle, c'est le béton, tonton j'me dois d'être agile Effectivement on peut tous finir à la geole Je n'invente pas un rôle, je fais encore du lèche-vitrine Parce que ma gueule est bel et bien dans les latrines C'est clair que je trime et y a vraiment pas de quoi être zen 5 jours sur 7, je respire du kérosène J'emprunte à crédit un semblant de Paradis Les besoins remplissent nos caddies J'laisse les on-dits Les années défilent, putain, j'ai toujours pas un rond Voilà pourquoi l'avenir ne me dit rien de bon Là où j'ai senti l'racisme à des kilomètres La France, tu l'aimes ou tu la quittes c'est tout c'qu'on a su m'promettre [Refrain]