Le train des illusions

[Couplet 1] L’histoire commence sur le banc d’un square Envie de s’évader juste le temps d’un soir Ici y’a pas la mer, pas d’montagne, à peine quelques piscines On s’contente de pas grand-chose dans les moments difficiles Un âne qui marche avance plus vite qu’un homme oisif Mieux vaut travailler l’fer que rêver d’or massif On a tous été con, le pied sur la façade Certains sortaient les XXX d’autres rêvaient de massacres Sur les hautes sphères, en prenant une vie austère Aucun pincement au cœur en voyant un minot s’perdre Le genre d’homme sans recul qui aime donner des l’çons Ecoute beaucoup trop d’rap de mythos voyous dans l’son J’ai vu trop d’caricature, la France sur une grande feuille Canson L’orgueil est un démon qui n’fait jamais deuil du mensonge Il s’rait prêt à comparer les cités au Darfour Tous les week-ends, le caddie plein sur le parking à Carrefour Arrête de faire la victime, si tu sais pas d’quoi tu parles La conversation est ouverte ne la tue pas J’ai l’intime conviction qu’on est tous fou à un certain degré Qu’on est tous égaré dans un cercle plein de près Jugé à deux balles du genre : le français est con et l’arabe est bon Ou inversement dit le gouvernement [Refrain] Et ainsi va le train des illusions De gare en gare, de désillusion en désillusion Traversant le désert, une oasis se profile Est-ce un mirage ? Le paysage défile trop vite Pas le temps d’attraper un rêve Et ainsi va le train des illusions, de songe en cauchemar Décharge un wagon d’pensées pour les couche-tard Un nouveau job, un nouveau mariage et la routine redémarre Le train charge pour un nouveau départ [Couplet 2] Visite de courtoisie dans la cité des saules pleureurs Une bande d’arriviste politique nous grugent, attendent leur heure Les victimes ont courues voir le p’tit homme Je regarde par la fenêtre en l’imaginant sous un huit tonnes Mes renseignements ont écoutés mes pensées Le but : me stigmatiser, disant que j’rêve d’écraser les français La politique de l’amalgame, c’est la grande cavalcade Il faut qu’ils trouvent des Amara, des Rama Yade, des Rachida Dati Et patati et XXX t’a dit Les arabes sont des méchants, ça passe si Rachida l’a dit Ouais ça bicrave dans n’importe quelle famille Manque que les violences conjugales mais pour ça on a Cheb Mami Pour une faute d’un reubeu on passe tous devant l’juge Appelle ça la magie des médias, l’hymne à la gruge L’hymne à la cruche qui se procure dans l’droit d’savoir Le pourquoi de son mal être, la raison de son malaise Et j’me demande si on a le droit d’pas voir Les montages de ces journalistes avec leur sale bavoir Quand l’TGV des illusions passe, les chiens n’ont pas l’temps d’aboyer Tais-toi, va à l’usine ou tu s’ras l’prochain gars broyé [Refrain] [Couplet 3] Pour défier Dieu, ils ont fait leur système de gauche à droite C’qui donne un monde à l’envers, c’qui jette les bons en enfer Si t’es un mec de base , tu comprendras pas c’disque Parce que tu l’ouvres à la page 9, tu l’fermes à la page 10 Va dire aux voleurs qui nous dirigent qu’on passera tous à la caisse Laisse nous verser de chaudes larmes, on sera mieux dans l’au-delà Les premiers s’ront les derniers, le vainqueur s’ra l’éternel J’espère qu’la shahada sera sur mes lèvres, mes rimes dernières Ouais j’ai la rime guerrière mais quoi te dire ? Quand j’me revois petit, rêvant d’un bel avenir Ouais j’ai d’la peine à me dire qu’la situation s’est vite corsée Quand j’ai vu les portes fermées, j’imaginais les vitres forcées Alors je craque et la métaphore embélie mes actes A travers un texte, je t’envoie de jolis messages Comment un gamin de nature poli et sage Peut s’adapter dans une jungle avilie et sale L’histoire du monde n’est pas racontable à des mômes innocents Dur de croire en des hommes qui passent de la folie au sang C’est la chronique, l’itinéraire des hommes battus Ouvrez la cage aux lions, jetez les comme pâture [Refrain]