Arte Povera

[Couplet 1] Ma poésie est mieux qu'une arme de point vidée sur un député Va t'carrer tes chèques dans l'cul, je suis indé' et réputé Ils ont l'pouvoir mais des QI d'tapir Leurs piques ne me toucheront pas, j'suis un putain d'fakir J'traîne entre Scott-Heron et Origène Maîtrise lignes et points, je suis un héritier aborigène Du mal à m'intégrer, trente piges que j'essaye Mourir à la file indienne en attendant ma fiche de paye J'ai beau être au SMIC, je suis un putain de géant Le vide entre l'Eden et nous devient gênant Allez mon pote, fais pas cette tronche sinistre Les pauvres ont plus de dignité qu'un enculé d'ministre Vagabond mental, perdu dans mon brin de ville J'en viens à resquiller mon propre train de vie Je feinterai l'innocence en cas d'contrôle Affronte mes démons et perds comme une baston à quatre contre un [Refrain (*2)] J’ai fait de l’art mon unique et bien-aimée mascotte Depuis qu’les gens confondent la vie et le cinémascope Se disent que ça viendra en lisant leurs horoscopes Pendant que j’pratique la peinture sociale comme Orozco [Couplet 2] Qu'on s'entende, j'ai pas besoin qu'la République soit consentante J'fais bouger les murs de leur prison mentale en m'concentrant Dis-leur qu'on s'en branle de leur opinion et qu'on s'en vante Les gens qu'on enfante seront légendes après 2130 J'apporte ma pierre à l'édifice mais ne fais pas carrière Sans limite, comme un mec bourré en marche-arrière Et puis j'écris mes petites canzoni Pendant qu'l'époque te vend sa merde comme Piero Manzoni Du coup, je fais des rimes, histoire de fédérer les faibles Dans un défit d'effort et, finalement, l'effet se fait pléthore Puis me cache d'eux comme un mauvais payeur Si la coupe est pleine, tant mieux, l'ivresse sera meilleure On crée des empires sous des abris-bus Néo-pharaon, des fichiers Word en guise de papyrus Et même si l'oeuvre est chaotique, poto Les mots s'écrasent dans mon crâne en poétiques pogos [Refrain]